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nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

«Le peuple est muet... Lorsque, par hasard, la tribune ou la presse laissent échapper quelques paroles de pitié sur sa misère, on se hâte de leur imposer silence au nom de la sûreté publique, qui défend de toucher à ces questions brûlantes, ou bien on crie à l’anarchie. Et puis, quand il s’est fait un grand silence, on dit : Voyez, la France est heureuse, elle est paisible, l’ordre règne !»


Changer la vie, selon le code du négrier philosophe

Publié par xyz sur 3 Février 2020, 06:44am

Changer la vie, selon le code du négrier philosophe

Un système économique inhumain et son ressort

L'égoïsme mûrement réfléchi du capitaliste, son désir sans fin d'accumuler sans frein, continue de combiner, aujourd'hui comme jamais, et Raison et Violence. Et non, ou l'une ou l'autre ou de préférence l'une plutôt que l'autre, comme les Gardiens de la Paix Sociale veulent le faire accroire, sans y croire eux-mêmes. Sarkozy, par exemple, l'ami décomplexé de Khadafi et défenseur acharné de la rationalité économique, celle qui, comme tout violeur sûr de son fait, croit que non, c'est oui !- n'avait-t-il pas promis explicitement un moyen radical de s'épanouir : du sang et des larmes ? L'état donc au moyen duquel une classe en opprime une autre, ce que nul n'est censé ignorer, reprend toujours ses droits, au moment opportun, comme ont pu l'éprouver, dans leur chair, les Gilets Jaunes. Qui, perdant un œil, qui, une main, et même la vie. Sans compter l'armée de blessés, résultant de la théorie de la violence policière proportionnée que le super préfet européen de l’Élysée a récemment justifiée, en affirmant que LA police ne fait que se défendre contre la violence de la société. Remercions-le au passage, d'avoir confessé publiquement que sa société civile est violente. Et qu'intégrée et assimilée, sous une forme étatique, restreinte au seul gouvernement, dans le cadre de la V° république, la violence qui en émane et se déploie au travers de son état qui s'en est arrogé le monopole, est exercée au nom du doux commerce de la société capitaliste.

Et cette dernière qui chapeaute et la société civile, réduite aux classes aisées, et l'état qui, à proprement parler, n'est plus l'état de la société civile, entend bien faire respecter le dogme de la concurrence libre et non faussée et cela par tout moyen de police et de propagande. Aussi la proportion entre Raison et Violence n'est, en dernière analyse, qu'affaire de circonstances et donc de résistance au desiderata fondamental de tout capitaliste : valoriser son capital ou, comme on dit aussi, son patrimoine. Cet impératif purement pratique qu'aucun appel à la raison ne saurait contenir est, pour lui, une question de vie ou de mort sociale. Car déchoir et tomber dans le prolétariat est bien Le Pire de son système, à côté duquel guerres et massacres de masse ne sont que de malheureux accidents, tous, il va sans dire, indépendants de sa volonté si ce ne sont des catastrophes tombées du ciel. La guerre de 14-18 a ainsi fait récemment l'objet d'une série télévisée, sobrement intitulée : Apocalypse, la première guerre mondiale. Nous attendons, avec impatience, une suite à intituler logiquement : Apocalypse 2, le retour. Cette libre économie, de bout en bout, politique et aux résultats historiques bien connus, raison pour laquelle, ils sont libéralement attribués à d'autres, selon la logique de la socialisation du pire, n'est pas du tout une simple façon de voir ou une vision du monde comme une autre ou encore, comme dit aujourd'hui le demeuré philosophe, une Weltanschauung, c'est sa chair et son sang. Ce qui change tout. Et donc l'humanité n'y acquiert une utilité, une valeur d'usage, que dans la mesure où elle est en état de satisfaire cette économie en tant que force de travail, disposant d'une puissance de travail (bras, cerveaux, sexes...) dont la consommation ajoute du capital au capital et ainsi de suite à l'infini.

Pas de théologie politique sans remède-miracle

A la différence des civilisations qui l'ont précédées, la civilisation capitaliste ne connaît ni enfer ni paradis, situés dans un au-delà de la vie terrestre. Son autre monde, car elle en a un, comme toute religion, distinct du monde réel, bien qu'enraciné en lui, comme charbon qui part en fumée et dit qui est le patron, n'est que calcul. C'est son latin, en somme, à partir duquel le monde réel, se pose, au bout du bout, in saecula saeculorum. Dans les siècles des siècles. Sachant que tout ça advient en elle et par elle, sous la condition expresse que cette expansion permanente soit sans entraves. Inspiration sans fin qui la différencie de toutes les religions connues, mais non du paganisme, en particulier romain, qui fut tout rite et règle. Vu que le bourgeois libéral se flatte, d'avoir, lui aussi, des origines religieuses, mais, attention ! scientifiquement fondées, il convient de rappeler à cet extraterrestre, en France de type lunatique jupitérien, quelle croyance globale et propre à les réconcilier toutes, est la sienne, afin que le monde voit quel cœur brille et palpite, d'Auschwitz à Hiroshima, sous cendres et poussières. Nul hasard donc, si, pour compenser ce vide sidérant et qui en fascine plus d'un, la prose du nouveau bourgeois-gentilhomme soit farcie, truffée, d'équations mathématiques, dont la seule chose à dire, à leur propos, et toujours avec le souci de montrer, là aussi, en quoi cette prose est unique, c'est qu'effectivement, ça calcule ! Et notre nouveau Cicéron, de peser et mesurer tout ce qui s'entortille dans sa tête, y produit du concept qui enfle et en prend à son aise, créant chaque jour un monde nouveau, tout ça, en coulant et moulant, à l'abri des regards, de la courbe au mètre, comme le fakir en produit, mais lui, en jouant de la flûte.

Évidemment, ce n'est pas tout. Fasciner ne suffit pas. Ces calculs mondiaux sinon rien, de type nouveau, extralucides, pour tout dire, doivent faire autorité, sur la foule à sermonner, en produisant des maximes qui ne s'usent que si l'on s'en sert. À l'image de celle-ci et de tant d'autres avant elle, qui se sont propagées, en jets puissants, par mille et un sabords, jusqu'à tout envoyer en l'air, du sol au plafond, et laissant derrière elles une couleur aussi puissante qu'unique, puisqu'elle habille toutes les armées du monde, maxime donc qui, avec modestie et humilité, postule, comme peste, pustule, qu'on doit travailler plus et plus longtemps parce qu'on vit mieux et plus longtemps. C'est le mode bourgeois de type fin-des-temps de prendre ses vessies pour des lanternes. Mais penons un instant cette évidence aussi creuse que sonore, au sérieux. Se vérifie-t-elle au moins historiquement, en modifiant les termes de l'équation, comme suit : a-t-on travaillé moins et moins longtemps quand on vivait plus mal et moins longtemps. Chiffres, à moi, chargez la vérité jusqu'à la gueule ! Que le petit monde de don cabot explose ! L'espérance de vie en France (moyenne hommes et femmes) était de 48 ans, en 1900. Elle est aujourd'hui, abstraction faite de son contenu historique et humain, de 79 ans, soit trente ans de plus. 48 ans, pour une retraite par capitalisation, dite ouvrière et paysanne et fixée en 1910, à 65 ans !... c'est la fameuse retraite des morts. Voilà qui permet d'apprécier à sa juste valeur, l'argument physiologique qui sert de sésame au gouvernement français pour passer au forcing son projet de destruction de l'actuel système des retraites. Naturellement, le philosophe qui découpe le monde et le hache menu, pour le donner à tous en communion, ne manquera pas de donner de ce fait, une explication aussi globale que définitive, en balançant cette vérité trouvée dans quelque vieil almanach : autre temps autre mœurs !

Ce bond en avant de l'espérance de vie, pour être prodigieuse, n'en est pas pour autant tombée du ciel. Elle s'est accomplie en un siècle de travail, en partie non payé. Le bourgeois, dans le  même laps de temps, persévérant dans son être, s'en est, en effet, collé royalement plein la lampe. C'est là son grand mérite, en partie, indicible et ineffable, corruption des corps en attente de rédemption finale oblige, et qui l'éclaire et l'aveugle à la fois, sur ce qu'il est : une marchandise comme une autre, quand bien même de luxe. Mais ce progrès réel, qui résulte, il faut y insister, du travail, en partie non payé, qui fait le bon gâteau, et national, empoisonné, ce progrès donc, est surtout et avant tout le fait des luttes ouvrières, qui poussent, comme la fusée son satellite, au cul, l'aréopage des réformistes et réformateurs de tous bords et poils. Sans oublier le gros poil de la main invisible du marché. Face à ce fait statistique, que dit l'idéologue de la fin-des-idéologies, tout plein de sa féroce et verte ergonomie, qui règle tout bêtement son égoïsme de classe ? Ce changement-là historique, qu'un gang gouvernemental prétend maintenant abolir, suite à un coup de dé électoral, en balayant, avec une nonchalance sans bornes, le fait qu'il s'est accompli dans le sang et les larmes, ce sang et ses larmes dont le bourgeois jouit, voire même le font jouir, ce progrès donc, tout capitaliste en attribue spontanément la paternité au... capitalisme ! Elle est pas belle, elle est pas bonne, elle est pas bien, la vie ! L'homme capitaliste qui a placé l'humanité, femmes, enfants, vieillards, sous le joug de l'esclavage salarié, et c'est loin d'être une image, mines et fabriques ont fabriqué, en leur temps, une « race » d'hommes aux corps atrophiés, jusqu'à ce que mort s'ensuive, ce grand travailleur-là donc, devient, comme par magie, le meilleur, ainsi que se nomment tous les seigneurs de tous les temps, arguant de leur sang attesté par leurs origines familiales, en se donnant de surcroît le titre ronflant de philanthrope et bienfaiteur de l'humanité. Il est plus que temps de lui faire comprendre, au moyen d'une révolution appropriée qui lui ôtera le pain volé de la bouche et lui en fera passer le goût définitivement, que son mode d'être qui n'engendre que pourritures intellectuelles et putréfaction des corps institués, sont révolus.

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