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nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

«Le peuple est muet... Lorsque, par hasard, la tribune ou la presse laissent échapper quelques paroles de pitié sur sa misère, on se hâte de leur imposer silence au nom de la sûreté publique, qui défend de toucher à ces questions brûlantes, ou bien on crie à l’anarchie. Et puis, quand il s’est fait un grand silence, on dit : Voyez, la France est heureuse, elle est paisible, l’ordre règne !»


Ankara agite son chiffon rouge contre « l'Occident »

Publié par xyz sur 3 Août 2016, 06:11am

le peuple turc soutenant son état
le peuple turc soutenant son état

Nouveau triomphe du parti turc de la poigne et du pognon

En Turquie, tous les coups, y compris d'état, sont permis, du moment que conçus par amour de la Turquie. Rien d'original. Mais justement, il convient de rappeler que le capitalisme n'est pas messager de paix, ni n'apporte la tranquillité d'esprit. L'un de ses agents-en-chef en Turquie, l'hyper-turc Erdogan a lui-même défendu, en personne et publiquement, les coups d'état militaire, précédents qui avaient, selon lui, le soutien du peuple turc, tout comme aujourd'hui ce peuple accourt au secours du chef du parti de la justice et du développement, en agitant de jolis drapeaux rouges, à savoir l'hyper-turc Erdogan. Mais qu'est-ce qu'un peuple qui applaudit à un défilé de tanks et d'avions ? Rien de moins qu'un peuple pour du beurre ! Car derrière cette violence militaire si populaire jusqu'au 15 juillet 2016, il y a, une fois écarté le vibrant amour du peuple pour son armée, tout bêtement un état qui, comme tout état qui se respecte, ne peut avoir qu'un seul maître. Hier le képi, aujourd'hui l'AKP et son chef organisateur d'un coup d'état institutionnel permanent qui œuvre à la Réforme de l'état turc, autrement dit à sa révolution conservatrice. En conséquence de quoi, le récent putsch, opéré sans l'assentiment du peuple turc, ne peut être, du point de vue du parti au pouvoir, qu'un coup monté de l'étranger, avec l'aide, semble-t-il, d'un général américain, et des Européens qui défendent leurs amis putschistes, au lieu d'adresser à la Turquie des paroles de réconfort, pour tous les morts que cet énième coup d'état militaire a entraîné. Pareille accusation aurait dû être suivie d'une déclaration officielle de la part du gouvernement turc, annonçant sa sortie immédiate de l'OTAN, ce cheval de Troie de l'Occident et le renvoi sur-le-champ de tous les Européens susceptibles, en Turquie, de nuire à l'état turc, notamment par le biais de la corruption, en votant toutes sortes de crédit à la Turquie. Y a-t-il un peuple qui se demande où cet argent peut passer et à quoi il peut servir concrètement ? Non ! Un peuple par définition confie son destin sans réserve, à un porteur de lumière, lune et étoile , par exemple, en Turquie. Mais divine surprise ! Aucune mesure de rétorsion, contre l'étranger qui complote. Seront expulsés de Turquie, les seuls traîtres à la Turquie. Et comme ils sont indignes d'y être enterrés, ils reposeront désormais, dans un coin de terre qui ne sera plus, symboliquement s'entend, turc. Quasi reconnaissance en filigrane du massacre des Arméniens, eux aussi, traîtres à la Turquie, et par là renvoi discret mais irréfragable aux origines de l'état-turc fondé sur l'envoi contingenté du peuple au cimetière.

Si toute l'histoire de la Turquie moderne atteste du fait que l'homme des casernes n'est pas l'ennemi de l'homme des mosquées, tout au plus son adversaire, ce n'est certainement pas, par le truchement de l'AKP et de son muezzin-en-chef et bientôt grand maréchal de toutes les armées, que nous apprendrons quoi que ce soit de nouveau à ce sujet, sur fond de tentative de coup d'état mené par certains secteurs de l'armée turque, la marine et la gendarmerie, selon les médias, à quelques jours d'une nouvelle épuration d'éléments, parmi les militaires, liés au gülénisme. Du nom d'une personnalité présentée comme un intellectuel musulman turc, Fethullah Gülen, et donnée dans les médias anglophones pour « l’une des personnalités musulmanes les plus importantes au monde ». Les plus importantes du point de vue de l'administration américaine s'entend. Quant aux origines intellectuelles de ce coup de force, contre les institutions turques actuelles, d'ailleurs mises en place lors du coup d'état militaire réussi de1980, et validé et sanctifié par l'un de ses fervents admirateurs, pour cause de soutien populaire, l'hyper-turc Erdogan, même si, depuis, les institutions en question et fruits de la violence militaire, activement soutenue par les USA, ont été aménagées à plusieurs reprises, pour aboutir à une forme de présidentialisme, le gouvernement turc, comme tous les gouvernements qui musellent les juges et les journalistes, au nom du peuple et fort de son soutien, n'en dit que ce qu'il a envie de faire entendre, à savoir que c'est une victoire de la démocratie à la turque, pleine d'amour pour le peuple qui réclame qu'on dégage l'ennemi de la route radieuse de l'Avenir. Il faut donc le croire sur paroles, c'est-à-dire selon ses intérêts propres, dont à coup sûr il ignore jusqu'où ils s'étendent et s'étendront à l'avenir. Qui ne sait que la Turquie, faisant route vers l'Europe, depuis 1969, s'est arrêtée à Chypre où elle a pris ses quartiers d'hiver, rêvant d'un grand spectacle de cirque futur. En attendant, le pieux défenseur des Turcs honnêtes et grand-chef de l'AKP ne crache ni dans la soupe à milliards, européenne, ni non plus sur l'OTAN. S'il n'est donc pas incongru d'imaginer que ce dernier coup d'état n'aurait pas choqué outre mesure l'Europe et les USA, un tantinet agacés par les manœuvres du gouvernement turc, faisant cavalier seul dans l'actuel conflit du Moyen-Orient, si fertile en coups de théâtre et renversement d'alliances, c'est une toute autre histoire que de montrer, voire de vouloir montrer, preuves à l'appui, l'implication de l'Europe et les USA dans cette tentative ratée de mettre une nouvelle fois le peuple turc dans le sac à faire valser les milliards. Cette affirmation de l'existence d'un complot n'a, pour l'heure, d'autre fondement qu'un soutien ardemment orchestré jusqu'à en Allemagne, cette seconde mère du peuple-état-turc, au Batman d'Ankara, surfant quant à lui sur un anti-occidentalisme bon teint autrement dit hypocrite, par opposition à l'anti-occidentalisme radical vert-de-rage des baghdadistes, tous s'inscrivant dans le cadre d'une idéologie pan-islamiste qui compte un bon siècle d'existence et se renouvelle sous des appellations diverses et concurrentes, wahhabisme, salafisme, khomeinisme, djihadisme,... torrents sanglants de jouvence qui finissent en jacuzzis dans le grand bain impérialiste. Jouir d'un éternelle jeunesse a un coût !

Que la Turquie ait été l'objet d'au moins deux douzaines de putschs, comme les médias occidentaux l'ont rappelé, laissant planer par là l'idée d'une normalité, quant au fonctionnement de l'état-turc, non seulement ne dépasse pas le niveau du pur constat, mais surtout prête le flanc aux attaques de l'hyper-turc Erdogan, tout aussi intéressé qu'eux, à passer sous silence le contenu concret et historique de ce type de violence étatique, pouvant prendre en d'autres lieux, par exemple en Europe, une tournure qualifiée de populiste, à savoir n'ayant pour programme politique que la violence étatique, camouflée, sous un discours, généralement pseudo-culturel, de circonstances. Rappelons pour mémoire qu'en 1980, il y avait, en Turquie, sur le plan social et économique, une opposition d'une toute autre nature et ampleur, beaucoup plus démocratique que l'actuelle démocratisation, à l'iranienne, sous la houlette du bazar et de la mosquée, la dite islamisation honnie des sociétés musulmanes, qui n'est rien d'autre qu'une forme d'adaptation au capitalisme le plus moderne, se régénérant par la violence et la corruption. Il y a donc lieu de considérer la tentative ratée de coup d'état en Turquie, en la rapportant d'une part aux actuels rapports de force qui sévissent dans un Moyen-Orient de plus en plus étendu géographiquement, au travers des multiples guerres qui s'y livrent et y composent l'actuel affrontement, avec l'aide et le soutien de l'artillerie du peuple turc, de l'aviation du peuple russe, atlantiste et saoudien, des forces et autres services spéciaux, du peuple français et américain, concourant à la survie du régime syrien, offrant aux combattants Kurdes une possibilité de fonder un état et l'occasion aux milices chiites alliés à l'Iran de faire la guerre aux baghdadistes et autres caïds et seigneurs de guerre que l'argent du pétrole fait carburer au centuple de leurs représentations sociales réelles, puisque ceux-là ne représentent au final que la fraction sunnite la plus offusquée de son positionnement capitalistique relativement au capital mondial et d'autre part les résultats de cette tentative avortée de coup d'état doivent être rapportés à la continuité de la transformation de l'ancien régime kémaliste en régime présidentialiste que la purge massive en cours de l'état-turc ne fait qu'accélérer. Nous voilà très loin du containement des juillettistes turcs qui privilégient le défilé militaire. Les traîtres à la patrie, demain peut-être héros précurseurs, tant la gloire étatique est versatile, sont pour l'essentiel des fonctionnaires bien inférieurs, en nombre, que ce que ne laisse supposer la grande rafle de bonne police, dont la vitesse d'exécution atteste d'une préparation antérieure au coup d'état en question. Quel petit doigt a averti l'hyper-président Erdogan du danger qu'il courait ? S'il y a un cousinage intellectuel avec le grand voisin russe, comme le disent les médias occidentaux, faut-il déduire de cette forme sibylline d'accusation que ceci explique cela ? C'est dire aussi la fragilité du nouveau régime, combinant nationalisme et islamisme, en vue d'une intégration à la démocratie économique mondiale. Hier, et depuis le traité d'Ankara, par le biais du marché commun européen mais aujourd'hui, après que l'AKP a quitté le Parti Populaire Européen et rejoint The European Conservatives and Reformists, parti créé par l'anglais Cameron qui lui aussi vient de réaliser involontairement un grand coup : la sortie du Royaume-Uni de l'Europe ?

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