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nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

«Le peuple est muet... Lorsque, par hasard, la tribune ou la presse laissent échapper quelques paroles de pitié sur sa misère, on se hâte de leur imposer silence au nom de la sûreté publique, qui défend de toucher à ces questions brûlantes, ou bien on crie à l’anarchie. Et puis, quand il s’est fait un grand silence, on dit : Voyez, la France est heureuse, elle est paisible, l’ordre règne !»


Foire d'empoigne présidentielle pour un état à la turque

Publié par xyz sur 18 Avril 2017, 19:43pm

Les trois-quarts de l’Électorat pour la Prédication de l'Ordre et la défense de la propriété, jusqu'en Afrique et en Orient, n'ont cure de leur propre histoire de France. Ils lui préfèrent les gauloiseries qui valent bien turqueries et autres chinoiseries. Les médias pas bégueules ni farouches leur en donnent. Aussi convient-il d'abord de dénoncer la mémoire immédiate de cette peuplade en déshérence, qui usurpe à chaque heure le titre de citoyen et le nom de peuple français et ses menteries prétentieuses à propos de l'Amour qu'elle porte à la France et aux Français. Cet Amour aussi énorme que collant lui sert en fait de carré blanc opposable à toute revendication défendant les conditions de vie et de travail de la masse redistribuée en pauvres, sales et méchants, selon les critères de la charité la plus aboutie, qui combine arrogance et mépris. Et ce gros Amour hérité et transmis de république en république a une histoire qu'il faut exhumer parce qu'elle éclaire le présent de promesses assassines, arborant des airs honnêtes et débonnaires, se vivant comme bon sens crânement rabattu, comme bonnet blanc de nuit, en sens commun. Le fait est que, sous couvert de liberté, d'égalité et de fraternité, faisandées à coups de phrases mielleuses, ces glorieuses républiques n'ont jamais été rien d'autre que les entremetteuses de gouvernement autoritaires, soit dictatures opportunes, soit coups d'état institutionnels permanents. Mais aucun de ces gouvernements réalistes, qui veut le moins veut le plus, n'a manqué de se piquer de révolution. C'est toute la beauté du sang-bleu se transfigurant sur le corps républicain en feuillage constitutionnel propre à satisfaire ses besoins. Ça sent mauvais ! C'est sûr ! Les gouvernement les plus récents, quant à eux, l'histoire s'accélérant, se vivent, depuis 2002, plus modestement comme révolution réformée de la dernière chance, que propulse le combustible humain des marchés, en quête d'extrême-urgence. De là, à contre-temps, comme pour se rassurer sur la destination prise et inconnue de tous, le folklore de la danse du canard à danser sur les estrades électorales. Les palmes violemment arrachées de la Révolution française leur servant à barboter dans le gris égoïste éminent de leur propre et misérable présent. Tout en eux est positivement haïssable. Mais passons. L'eau, comme on dit, souillée de sang ouvrier, a coulé sous les ponts où se souvenir de l'amour zouave pour quelque jolie princesse. Comme nous ne vivons pas que de gâteaux, voyons plutôt, ce qu'il en est des héritiers de ce passé aux antécédents très-chargés et qui a la police pour angle mort.

Bon ! Maintenant c'est V comme venceremos !

Bon ! Maintenant c'est V comme venceremos !

La loi hors-la loi qui secrète l'état et ses polichinelles

 

En tant qu'entité globale, c'est avant tout un tohu-bohu de phrases grotesques, voire bibliques, en vertu d'une captation d'héritage, menée goupillon devant, à la hussarde. Cette phraséologie mauvais genre est en priorité destinée au boulevard qui se cherche un prophète au pied du dernier rempart. Et en tant que liturgie électorale, elle vise la séparation des eaux débordant des caniveaux, en vue d'ouvrir une voie royale, dans le marigot des scandales. Si cette macération d'état provoquait bulles de BD, comme dans Astérix et Obélix, chez Cléopâtre dont le public sait qu'elle changea la face du monde connu, rien qu'en pointant le nez, sans doute serait-ce divertissant. Ce n'est pas le cas. Au lieu de ces trois-là, l’Électorat EPO déjà cité a choisi de recycler l'un des titres-phares du western-spaghetti : le bon Emmanuel, la brute Marine et le truand transi d'amour François qui promet une corde à tous les pendus à ces basques. Il a la mémoire qu'il veut. Western, il va de soi, revu et corrigé en vision originale colorée à la française, qui consiste à envoyer le sol en l'air, pour lire l'avenir dans la poussière. Par exemple, si, battant de l'aile, un coucou vient, lançant à la cantonade qu'en raison d'un trou de mémoire, ça sent mauvais ! C'est la faute aux médias. Parlons franc ! En soi pour tous le pet est rose. Mais si, sous chaussure et pistolet à clous, il pleut du sang pieusement recueilli dans le calice patronal, c'est signe que la résurrection est proche. Que l'électeur désireux de confier son existence à ce Rorschach d'état merveilleux, y danse, si ça lui chante, en s'écriant : moi aussi je veux savoir la danse des sept voiles ! Mais qui veut réellement prendre la mesure de ces simagrées, les rapportera, comme il se doit, à la bonne et dure réalité, en se posant cette unique question : pour donner un sens idéologique, voire chrétien, à l'exploitation, combien de lois ? À qui la force doit revenir, s'entend. C'est là l'annonce toujours proclamée, du haut d'un tréteau à catafalque républicain, qui sied aux nabots, du miracle de la transsubstantiation du sang et des larmes de la masse, en rentes utiles et fiers profits, se jugeant vierges de tout trafic comptable et autres comptabilités à double-fond. C'est que les lois ne parviennent jamais à satisfaire les appétits des classes possédantes, toujours dérangées dans leurs calculs, par leur propre mode de vie instable et changeant. Et donc de remettre cent fois et plus sur le travail tout le poids de leurs propres responsabilités prises par-dessus la jambe, à la légère, au p'tit bonheur la chance, qui vivra en âne verra devant soi pousser un long bâton, et selon les calculs et lubies des managers et actionnaires. La dernière loi du capital, dite loi El-Khomri, en est un exemple probant. Elle est le paquebot de guerre conforme aux besoins de l'actuelle structure capitalistique française, après le déluge de la déréglementation financière. Les entreprises capitalistes monopolistes d'état, qu'elles soient vodka ou whisky, à savoir publiques ou privées et tournées vers le marché mondial, trinquant à la santé du CAC 40, déterminent les conditions générales du travail, voir les accords type 39 heures payées 35 et autres escroqueries de même facture, laissant aux petites et moyennes entreprises qu'elles dominent économiquement, la latitude de négocier au cas par cas, des conditions salariales revues à la baisse, en tant qu'elles sont considérées, avec un culot inouï, comme coût du travail ou plus pourri encore, comme charges sociales. C'est l'assisté capitaliste, à la langue enrobée dans une psychologie injurieuse et ordurière, qui se moque de l'assistance sociale, ce fruit intégralement produit par le travail. Par chance pour lui, arrive à la rescousse, comme souvent en France, le Berger général du juste tarif syndical, aux biques oranges, qu'il pointe et rase. Il a en poche son questionnaire de vérité qui montre que maintenant tout est entreprise, à condition d'appréhender les choses concrètement. Une forêt par exemple produit du bois. Produisant derechef des ouvriers du bois. Et un bonheur ne venant jamais seul, des patrons sortant du bois et fort adroits les emploient à raboter les meubles et autres planches de salut. Effet immédiat garanti. Par retour d'investissement pontifical, se produit un grand bond productif et ainsi de suite dans les siècles des siècles. Seuls de vilains destructeurs de pipeaux, mus par une haine aussi irrépressible que discordante, en déduiront que ce Berger-là magnifique, mais moins que Monica, taille au personnel politique de langues flexibles de bois le plus souple, à défaut d'être directement juteuses. Cette métaphore évidemment est en fonction du discours électoral en voix off, qui invite les salariés et électeurs à un bien étrange défaitisme : renoncer à leurs intérêts propres, confier leurs vies aux banquiers, faire confiance à François et Nicolas, promettant d'assommer les riches. Défaitisme à épingler comme suit :

Campagne de France nous voilà !

 

Le meilleur est toujours pour la fin. Seuls des repus désespérés auraient l'idée de commencer par une Forêt-Noire ou de la brioche. Comme économie et politique donc s'exposent au spectacle de concert, avec force tambours et trompettes, nous allons nous pencher, sans même nous pincer le nez, sur le ready-made politicien conçu, comme en pissant, en faveur de la croissance, afin d'en examiner les raclures inodores. Trois types d'hommes de lois, au pénal, aux affaires et au civil, se disputent le podium pour relancer, comme Ariane dans l'espace, la croissance. Pour ce faire, ils ont chacun leur truc. Par exemple, avec du malabar rose sauvage, muscler les mâchoires des ânes et éléphants, pour qu'ils puissent brailler et barrir, dans le sens Paris province : plus haut la république ! Ou alors s'activer à redresser des cheminées d'usine dans l'utérus national, qui leur serviront de fusées de l'avenir. Toujours en voix off aux accents de vérité. Plus sérieusement, encore que, du point de vue des forces en présence, les médias-conducteurs aujourd'hui en comptent, pour leur part, deux de plus que nous, soit quatre. À supposer qu'il soit question de la même chose d'état, ce dont nous ne doutons pas, ou bien ils voient double ou bien ils prennent la chose autrement que nous. À savoir en magicien du verbe maniant l'abracadabra dantesque, pour mieux se poser en arbitre des élégances institutionnelles, soucieux de l'union économique et monétaire, pour eux synonyme de paix et de progrès. C'est l'affaire des heureux du monde de préserver les apparences du consentement. La guerre coûte cher et est incertaine quant à ses résultats. La belle Europe aux mamelles gonflées de fiel est bien placée pour le savoir. Chacune des deux forces du libre commerce et de la conservation sociale a plusieurs lampions, petits et gros. Tous pâles fantoches et maîtres queues d'état s'illuminant dès qu'ils s'approche des fourneaux pour mettre la main à la pâte. Et par le fait, plus ou moins menacés de se ramasser la gueule dans les casseroles. Ces forces préparatoires aux lois à venir, qui montrent toujours en temps voulu, leurs derrières aux lois à détrôner, sortent toutes d'une même marmite, vieille comme la république et simple comme torchon, s'inspirant de Macbeth. À définir comme suit :

 

par le souffle puissant et corrosif de l'économie, le prolétariat, tu dégraisseras, le battant au besoin au fer nationaliste, et la croissance, tu auras.

 

De quoi coller une barbe postiche, à qui a dégoté son autorité dans la boutique de farces et attrapes de 58 et songe à secouer la vielle idée d'égalité, pour la disperser en poussières, au prochain solstice de juin. Résultat : quelle que soit la façon dont les marchands de bonheur s'y prennent pour tirer des fortunes privées du pot public, assurant que plus ça mijote, plus il y en aura pour tout le monde, le populaire moyen fait la grimace, il trouve que sa soupe a comme un arrière-goût de cendres. Et du coup, vieux réflexe, il se cherche saints et chapelles. Sur la ligne imaginaire qui relie la Mecque à Compostelle, via Bruxelles, il en trouve une, très-ardente qui organise son propre procès, en se posant en victime expiatoire, pour mieux escamoter les victimes réelles, couchées sur de longues listes d'état. La paillasse à gueule tragique qui y communie est un épouvantail qu'on sort lors des longues processions présidentielles, en la plaçant sur un bouclier de fortune. La représente le mieux, cette figurine préférée des démocrates adeptes du veau-doux, le Front National, qui sert de faire-valoir, depuis trente et quelques années aux libéraux, au sens anglais du mot, et à leurs adversaires et rois des cornichons révolutionnaires, pour mieux faire oublier le cousinage qui les a soudés à elle. Plutôt la force brute que la France insoumise, marmonnent-ils ces pèlerins de la conscience de soi pour soi seul et basta. Pour des raisons honteuses dont les historiens ont fait justice, ces gens-là qui comptent dissimulent toutes leurs anciennes forfaitures, sous le vocable juif, qui leur sert de bouclier de vertu, quand ils font commerce de leurs âmes, auprès de sinistres dictateurs. Mais tout ce que nous entendons par là, nous les insurgés de toujours, c'est que pour eux les juifs sont, à l'évidence, français, mais totalement à part. Comme dit l'autre, en effet, ça sent mauvais ! Laissant au petit autre de l'Autre, décomplexé, le soin de clore sa pensée, en ajoutant foi au reniement du coq, par un très-bienséant et culotté : et alors ! La honte ici est forclose. Il n'y a plus qu'à laisser dire à qui de droit que la France n'est pas responsable de la rafle du Vel' d'Hiv' ! Ce qui n'est pas faux, dans la mesure où De Gaulle n'est pas Pétain. C'est donc De Gaulle qu'il faut blâmer, pour s'être identifié à la France. Mais au fond qu'importe l'histoire réelle ! Du moment que l'état est sauvé de ses propres eaux nauséabondes, la propriété blanchie et la soumission à l'ordre républicain accepté de tous, sous peine de dénonciation pour terrorisme, le peuple ressuscité voudra bien troquer sa propre histoire, contre une épatante et éclatante histoire belge, en vente à un euro symbolique. Les maîtres-queues n'auront plus qu'à payer un pot où glisser benoîtement cette petite phrase :

 

n'est-elle pas belle la tunique des lois, cousue par la nécessité, pour y glisser la vie qui y gigote, comme un poisson fixé sur la selle d'un vélo ?

 

Reste que le plus gros morceau pour l'heure est ailleurs. Lutter contre le découplage entre les institutions et la population qui commence à le trouver saumâtre, son oasis européen merveilleux, quelle que soit la forme que ce découplage revêt. Le référendum de 2005 en constituant en quelque sorte le point de départ. Soit trois années après avril 2002, au moment où a été mis en place une entreprise consciente de démoralisation de la vie publique, sous la houlette de l'UMP et largement relayée par les médias, jouant de toutes les peurs. Carrousel d'images grotesques puisque la peur y était aussi bien loup que mouton, puisant dans la même eau à maudire et bénir. C'est la pratique du bon Macron agissant au civil, qui tire un bien d'un mal et réciproquement, tirant ainsi parti des flux et reflux médiatiques, en ces temps de turbulences troubles. Ce type-là d'hommes de loi est un sondage lui tout seul, capable en un seul mouvement, sinon de bouche, d'idée, de bénir et l'Algérie française et algérienne. Au fond, pour lui, bourreaux et victimes ont un intérêt national commun : continuer comme si de rien n'était parce que c'est ça le monde comme il va, l'Europe comme elle est, la France restant la France ou rien. Nul doute qu'après ça tout est dit pour que rien ne change de ce qui importe aux classes possédantes : leur profit ! Si la chose est acceptée, comment tout le monde alors refuserait, bon gré mal gré, d'en payer le prix : la guerre de tous contre tous. La belle déclaration de paix que voilà, en vérité. Celle des commémorations et des cimetières. La France est donc bien mal barrée à moins que ce référendum à l'anglaise soit massivement rejeté parce que décidément, lois molles ou dures, qui promet le pire n'a à offrir que le mauvais ! Soit état nationaliste, soit nationalisme économique européen. Dans l'immédiat, ce qu'il nous faut, c'est un premier pas. À la France insoumise d'en profiter. Mais il y faudra plus qu'un passage aux urnes. C'est ensuite et hors des institutions de la V° république que la lutte réelle peut se produire.

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