Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

«Le peuple est muet... Lorsque, par hasard, la tribune ou la presse laissent échapper quelques paroles de pitié sur sa misère, on se hâte de leur imposer silence au nom de la sûreté publique, qui défend de toucher à ces questions brûlantes, ou bien on crie à l’anarchie. Et puis, quand il s’est fait un grand silence, on dit : Voyez, la France est heureuse, elle est paisible, l’ordre règne !»


Mort d'un poids lourd

Publié par xyz sur 9 Juin 2016, 12:52pm

Mort d'un poids lourd

Il est notoire, parmi les républicains, que les noirs pris individuellement sont formidables. Parce que pris en bloc, ils font voir rouge. Simple bon sens aussi basique que méthodologique qui veut que tout part de soi, la bonne volonté, en premier lieu. Par conséquent le monde est là. Il suffit de s'en saisir. En désirant la bonne action. Par exemple, là où la superstition de l'image prime, proclamer haut et fort que les noirs sont bien plus qu'eux-mêmes tous ensemble. À savoir, comme l'a dit un formidable président américain, de la graine de champion. Leur réussite personnelle donc, rapportée aux conditions qui entravent leur sociale élévation, en est d'autant plus méritoire. C'est la preuve en acte de l'égalité des chances qui n'est pas, d'après les démocrates, la simple compétition sans égard pour les autres. Sur de telles bases nous pouvons au moins établir que la boxe est républicaine, au sens américain, et le catch démocrate, au sens français, vu qu'ici hou hou la foule pousse au retour de la mythologie.

L'ardent buisson libéral du Bien et du Mal, qui s'est institué là-bas, en tant que bonne étoile des opprimés, les uns épinglés en soute, les autres maniant le fouet comme bourdon dard, ne rate jamais l'occasion de jeter un voile démocratique pudique, sur la jungle des sentiments et opinions réelles qui le renouvellent en permanence. Et après chaque grande bataille dans les ruines d'une guerre sans fin, tous et toutes sont invités à aller se rhabiller au surplus américain, au coin de la rue aventureuse. Cette pudeur républicaine démocratique, au large sourire de vendeur de pommades-miracles et de billets d'excuses, jetée sur les charniers de l'histoire, d'aucuns, au cerveau garni de lettres, la jugeront, non sans indulgence, proprement inexplicable, au sens inexpliqué du terme, et par conséquent revenant toujours formidablement, en se vantant de faire des opprimés, des hommes et même des hommes plus plus, comme chacun peut le voir à la télé, bref des hommes primés.

Un homme nommé « nègre »

Cassius Marcellus Clay, fils d'une femme de ménage, cuisinant pour les classes aisées blanches, et d'un vendeur faisant commerce d'images pieuses,

Cassius Marcellus Clay junior, le petit gars du Kentucky qui voulait se venger d'un voleur de bicyclette, en lui collant une rouste mémorable,

Cassius Clay, le poulain du policier blanc Joe Elsby Martin senior qui lui a appris à boxer, en faisant de lui un papillon au dard d'abeille,

Cassius X qui déclara n'avoir pas d'ennemi vietcong à combattre, d'ennemi à « face sombre », et racheta son « nom d'esclave », à savoir le nom du maître de guerre sociale et négrière, en rejoignant les rangs de l'american Nation of Islam et adoptant un nom islamique...

« Muhammad Ali »

appelé dorénavant à régner en héros hollywoodien de l'Amérique. Du point de vue du prolétariat révolutionnaire, qui n'a pas pour vocation de distribuer images et bons points, en récompense du bon gouvernement, le défaitisme du champion noir américain à l'égard des USA alors engagé dans une guerre impérialiste au Vietnam, l'a rendu véritablement grand. À la différence des pipelettes, sachant voir le côté positif de l'arrosage au roundup des abeilles vietnamiennes, et qui pleurnichent à présent sur toutes ces belles années de boxe perdu... ah si seulement ce bon Cassius avait su mettre ses poings dans sa bouche, pour aller remonter le moral des p'tits gars là-bas et les épater, en montant sur un ring ! Full metal jacket. Un bon boxeur vaut un bataillon de femmes nues. Mais « Muhammad Ali », c'est encore de la graine de champion. Un pied sur le ring l'autre dans la vie. Demi-révolution. Ou révolution privée de masse, se développant en état d'apesanteur. Et donc c'est encore, aux USA, au vingtième siècle, vert sur vert, anti-rouge, pétrodollars oblige, un nom de maître à peser le nègre. Le champion, se retournant, pour le meilleur, vers des origines spirituelles illusoires, ici républicaines tirées du sarcophage, a troqué un nationalisme de riches contre un nationalisme pour pauvres. De quoi rêver à un état noir (en Sibérie, en Afrique, en Palestine) comme solution au problème noir. L'habituel lot religieux de consolation. Mais entre deux rounds d'un combat sans merci, quelle alternative spectaculaire continue comme au début ?

Blancs dompteurs et fauves noirs, telle est leur écœurante alternative !!!

Si la nature de l'ennemi véritable des classes capitalistes est sociale et intérieure, la question de savoir en quoi la figure républicaine folklorique de Donald Trump est, dans le contexte politique actuel, logique, relativement à l'histoire des États-Unis, ne peut être résolue, comme le font les têtes d'affiches médiatiques, en la farcissant de « terrorisme islamique » ? Parce qu'en accordant du crédit aux déclarations du candidat à l'investiture républicaine, pour la Maison-blanche, quand bien même estimées « folles », contre les musulmans en général, c'est passer sous silence « la question noire » américaine et tuer une seconde fois ses Malcom X, Blacks Panthers, Martin Luther King et de manière plus large leur lutte pour les droits civiques, c'est-à-dire, et c'est un comble relativement au modèle dominant de la démocratie mondiale, une lutte pour avoir droit aux droits démocratiques. Et comme l'histoire va toujours jusqu'au bout de ce qui l'anime concrètement, les hommes qui la constituent, cette lutte revient, y compris, en Europe, au premier plan, rappelant que l'oppression ne saurait se limiter aux autres, posant par là-même la question de l'ennemi commun.

Pour savoir « qui est l'ennemi ? » Cracher son portrait d'abord.

Cassius Marcellus Clay, surnommé « Le Lion de White Hall » républicain notoire et abolitionniste du dimanche, en tant que froid partisan d'une émancipation graduée. Cette graduation va de zéro liberté à l'infini des libertés possibles. Autant dire qu'elle ne vaut pas pour la masse. Issu d'une des plus riches familles de planteurs-possesseurs d'esclaves, tous des honnêtes gens protégés par leur propre police et le deuxième amendement, a favorisé l'achat de l'Alaska par les États-Unis en 1867. Voilà qui vous pose son homme, comme un crochet républicain sur la joue gauche. Et redonne aux traités commerciaux leur véritable dimension politique, faite pour quelques classes de brasseurs d'affaires et autres affairistes et maquignons qui ne renonceront jamais à leurs gages. Mais laissons à la sociologie de bazar le soin de cultiver ses propres mythologies, à l'aide desquelles borner le territoire de l'individualisme méthodologique, imaginé par de ces économistes élégants et chics, compatriote d'Adolf, ici Adolphe, le cul présidentiel assis entre le massacre notoire et l'exploitation méritoire.

Trouver le carré de la masse en dansant autour de l'idole logique

Si le nombre de héros noirs américains tend à croître, serait-ce que l'étoile de la vieille Amérique pâlit ?

Cette reconnaissance tardive vaut-elle amnistie pour d'affreux américains aux prises avec l'histoire ou ruse-t-elle avec l'histoire, en exaltant en parallèle le temps révolu de la Jeune Amérique et tête-de-turc du maudit anglais à bouter hors du nouveau monde ?

L'esclavagisme du nouveau monde dérive-t-il de la pensée libérale en état d'urgence ou est-il une réponse pragmatique proportionnelle à la bêtise et à la méchanceté générale du monde ?

La Liberté, au moment de son acmé libérale est-elle selon le poids des hommes rapportés au feuilles de thé tabac coton sauvé de l'impôt pléthorique ou, en dernière analyse, la faculté de gouverner s'attribue-t-elle au prorata du nombre de mètre-carré détenu ?

Et pour clore le sujet, l'Amérique en or républicaine, trouvée au pied du Sinaï, qui rend les yeux de l'avenir si brillant, because les larmes et le sang, ici français, et l'Amérique de rêve démocrate, tombant comme la foudre du haut du Sinaï, qui rappelle le dieu de l'âge d'or, convergent-elles, au fur et à mesure de leurs divergences de façade ?

Enfin ôter les bâtons des mains des slalomeurs de la paix sociale

étant donné que nous, qui ne sommes pas nés au lieu-dit La Liberté, au sens grec idolâtre, mâtiné de gothique flamboyant, nous, les mauvais, avec un M comme Marchandise, jamais nous ne nous lasserons de répéter, jusqu'au jour du jugement dernier, qu'il n'y a pas de champion, aussi grand soit-il qui vaille, se jetant dans le feu de l'acion ou jetés en pâture aux arènes, concrètement il n'y a que des masses de prolétaires, quels que soient leur âge, leur sexe et leur couleur. Au nom de quoi, les masses et les prolétaires de couleur devraient-ils se déterminer par rapport à leur propre couleur, ce qui serait, à bien y réfléchir, reproduire la ségrégation et renouveler le mépris universel dont ils sont l'objet, alors qu'ils ont un monde à gagner, en se prévalant de leurs besoins réels, quitte à renverser toutes les tables républicaines et leurs divans démocrates où devisent, pontifient ou se pâment tous les monstres sacrés de l'économie politique dominante et leurs états violents et corrompus.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents