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nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

«Le peuple est muet... Lorsque, par hasard, la tribune ou la presse laissent échapper quelques paroles de pitié sur sa misère, on se hâte de leur imposer silence au nom de la sûreté publique, qui défend de toucher à ces questions brûlantes, ou bien on crie à l’anarchie. Et puis, quand il s’est fait un grand silence, on dit : Voyez, la France est heureuse, elle est paisible, l’ordre règne !»


La République En Marche

Publié par xyz sur 17 Mai 2017, 09:11am

S'il n'était question que du seul spectacle des mœurs politiques de la V° république, façon boulevard qui combine brouilles et embrouilles,et non de la vie du plus grand nombre, cette élection d'un président-maison serait à mourir de rire. Curiosité institutionnelle sans conteste, en tant que mâtinées d'antiquités arborant les dehors flamboyants de la modernité. Au-delà de cette exception française, cependant, la lutte des classes sans cesse niée se développe pour l'heure sous la forme d'une croissance impérieuse de mesures anti-sociales, propres à satisfaire les exigences des classes dirigeantes, avant tout soucieuses de leurs intérêts présentés comme bien public et intérêt national. Le changement dans la continuité donc, sous couvert de vie politique neuve qui consiste à rebattre les mêmes cartes, en y ajoutant quelques atouts tirés de la manche, à commencer par la présidence macron dont le mouvement marron a d'abord consisté, pour l'essentiel, à faire barrage à un danger de peste brune, largement fantasmé, avant de se transformer en république en marche affichant une prétention, largement relayée, de rassembler toute la France, autour de son champion et jeune espoir dont le parcours est aussi banal que trivial et qui globalement se résume à une ambition carriériste de réussite professionnelle, dopée par toutes sortes de petits mensonges et de tricheries. Rien de très folichon et même, eu égard aux besoins réels de la masse, pitoyable, pour ne pas dire abject et odieux. Pour le reste qui s'annonce identique quant au fond, parfaire les conditions d'exploitation de la main d’œuvre salariée, en vue de les ajuster aux impératifs de la concurrence qui lient et opposent les états capitalistes ente eux, à commencer par les plus puissants, la nomination d'un premier ministre en provenance du camp républicain met fin à toute velléité de renouvellement de la vie politique. La V° république est morte ! Vive la V° république. Pour qui se contente du commentaire MSN au jour le jour du vedettariat médiatique, c'est en effet du jamais vu, quand bien même chaque élection présidentielle réitère cette retentissante déclaration, conforme quant à la forme politique qu'elle soutient et reproduit. Mais le bruit et la fureur qui ont accouché de la providence macron ne sont pas pour rien, et encore moins pour la fraction d'idiots utiles qui s'enchantent d'être à l'image de leur chef : jeune, aisé et en bonne santé. Ces derniers ont bien entendu tout lieu d'être provisoirement satisfaits, dans la mesure où leur idole s'accorde avec eux, sur la nécessité de laisser le champ libre à leur envie d'enrichissement personnel, qui se drape dans du bleu blanc rouge, à la fois riche vêtement pour les pauvres et certificat de présence sociale pour les belles âmes. Ne sont-ils pas sur terre pour profiter au maximum de toutes les opportunités offertes à une fraction minoritaire de la population déclarée d'utilité publique ? Qui vivra verra, n'est-il pas ?

ça y est ! La France a sa nouvelle oreillette. Elle est à l'écoute de radio Berlin !

ça y est ! La France a sa nouvelle oreillette. Elle est à l'écoute de radio Berlin !

La société libérale de plus en plus avancée

 

Le monumental monument aux morts, républicain, a donc accouché d'un casque en or massif. Républicains de parade et socialistes du dimanche y dansent tout autour, en entonnant pour son avènement des Marseillaises spectrales. Le premier qui rira aura une affaire sur le dos. Bref, la vie continue. Mais quelle allure a-t-elle ? Voilà ce qui avant tout intéresse le plus grand nombre, même s'il n'existe que par statistiques et sondages, puisque intérêts il y a, qui opposent entre elles des classes réelles et non des catégories circonstancielles qui varient autant que la pluie et le beau temps. Dans la vie réelle, il n'y a pas de front autour duquel s'organisent deux camps qui combattent, en espérant chacun l'emporter. Mais pour ceux qui tiennent aux métaphores militaires, disons que nous avons une guerre de société civile où les mots amis et ennemis peinent à rendre compte et des enjeux et des conflits en cours. Le spectacle de la bataille rocambolesque ente jeunes-cyclistes démocrates et vieux-romains républicains, qui n'en est que le reflet autocentré sur de prétendues élites, concourant au nom de groupements d'intérêts capitalistes, présentés comme oligarchie tout aussi nébuleuse, l'illustrent à sa manière, tout en dénaturant le fond qui l'anime : la concurrence croissante entre états capitalistes pour la conquête de nouvelles parts de marchés. La Folie Trump, exit la Grande-Bretagne, le populisme comme idée neuve en Europe, passons sur les détails. Cette économie monopoliste d'état, concurrentielle, c'est là le référent auquel il faut rapporter et la récente campagne présidentielle et le résultat auquel elle a abouti : la toute nouvelle et jeune administration macron qui bien sûr à toutes les qualités de ses défauts, célébrées par ailleurs au nom d'un retour à la normale et du calme et de l'apaisement souhaités pour poursuivre la politique anti-sociale, vieille de quelques quarante années de remise en cause systématique du modèle social français, devenu pour les classes dirigeantes, boulet, fardeau, carcan, entraves et tous les mots que l'on voudra, inventés pour signifier que la fête du travail est finie. Force doit revenir à la loi. Le capital doit rester maître chez lui. Principe de base du réalisme des donneurs d'ordre, décideurs et acteurs de tout bord et acabit du dit marché. Et ce dernier entend bien accroître encore et encore ses marges de profit sans lesquels point de vie, au sens de reproduction de son mode de vie à lui et à eux, ses marioles et marionnettes. C'est là que les idéologues patentés de la civilisation capitaliste et de son régime d'accumulation et de gaspillage des ressources naturelles et humaines interviennent pour dénoncer le simplisme d'un tel raisonnement qui consiste pourtant à faire valoir les intérêts qui opposent les classes sociales entre elles et d'en dénoncer les effets délétères, si vivre ensemble une vie commune et décente est le but. Et c'est ainsi a contrario des nobles proclamations sur le bien-être des populations que toutes les lois scélérates anti-travail se transforment par la magie des mots en autant de bienfaits porteurs de nouvelle égalité, contre les corporatismes et les communautarismes des perdants de la mondialisation, il va sans dire. Cette vision d'un nouvel âge d'or ne viserait à rien de moins que d'établir un nouveau royaume de fraternité, garant des libertés individuelles et des droits sociaux leur afférant. Tableau idyllique que la réalité dément de façon tout aussi cinglante que catastrophique. Du coup, les guerres justes et le terrorisme lâche qui font florès et fâchent deviennent autant de mises à l'épreuve héroïque de la cohérence nationale face au mal et les violences sociales, une régulation indispensable à l'émergence d'un nouveau monde sur lequel personne n'a prise, sinon adieu la liberté ! Il va. Il vient. Il court. Il vole. Il s'avance irrésistible et puissant. Il faut l'accueillir en le bénissant. Et tant pis pour les incrédules et mécréants qui rêvent d'un paradis terrestre. Du vent et du vacarme donc, comme disait l'un des ex-Sosies présidentiels.

Les preuves de l'existence du bon vouloir capitaliste, c'est maintenant !

 

L'ennemi, comme il a été dit, dans un grand moment d'élan électoraliste, c'est la finance. Et donc plus jamais ça, le dérèglement des finances, invitées à picorer dans la main de l'urgence étatique. Qui dit mieux ? Les mêmes of course qui enchaînent en disant : faisons pénitence ! Vive l'abstinence ! Au moins savent-ils, sur les volcans politiques et sociaux qui couvent, comment on danse, avec le ventre, pour récolter crédit et bonnes quittances. Il n'est donc plus question de promettre autre chose que des promesses négatives. Normal ! Ce qui est en jeu, c'est la question de l'état et de sa gestion au jour le jour. Tout change si vite tout le temps. Ce qui s'appelle aujourd'hui sans rire avoir un programme politique. Les vieux mots délestés de leur contenu rattrapent la vie enlisée dans son immédiateté, se rattrapant de son côté comme elle peut. À savoir par les cheveux. L'avenir à l'évidence n'est plus qu'un mot pour signifier que le temps passe. La belle assurance sur la vie que voilà. En conséquence de quoi, il faut appeler un euro un euro et l'idée de réforme économique une contre-réforme libérale, dont la priorité est de calculer combien coûte un prolétaire au capital. Chose étrange puisque ces deux choses-là sont, en un sens très particulier et limité, une seule et même chose, du point de vue de la mise en marche des choses, selon le point de vue général et dominant, s'entend. S'il existait en effet pour lui quelque chose comme des hommes et femmes fondant la richesse des nations, il en aurait été informé, tu penses bien ! Alors que, toujours de ce point de vue, il n'y a que chiffres et coûts et taux. Le débat démocratique est donc tranché. Il n'y a qu'à continuer avec les mêmes vieilles politiques économiques dont plus personne ne veut, sous leurs formes dépassées. Soyons précis ! Une aube neuve, à chasuble d'or, s'est levée à Bruxelles et ceci découlant de cela se met en marche en France : l'Europe sociale. De quoi s'agit-il ? D'un rendez-vous incontournable à Berlin ? Pas seulement. État et patronat ne vivent pas que d'anecdotes. Il s'agit de socialiser davantage les sacrifices, d'étendre la pauvreté en la diluant à tout le corps social, de repeindre l'austérité et la rigueur aux couleurs de la grande Cocagne. Forcément à cette fin il faut des mâts droits, irréfragables et verticaux. D'où en France l'érection du mât macron, réunissant autour de lui tous les vieux partis institutionnels de la V° dont certains ont changé cent fois de nom, hochant du chef, se le grattant, dubitatifs, non sans pousser un ouf de soulagement général. Munich, c'est vieux, Maastricht c'est mieux ! Il va sans dire que tous ces gens-là de bon aloi sont aussi hommes et femmes de bonne volonté capitaliste qui rend la mondialisation heureuse et enragés les imbéciles. Si le monde était parfait, sa promesse de perfection serait réalisée. Et à ce sujet il convient d'insister sur le fait que le refus de faire des promesses qui est le motif très light du réalisme libéral est toujours et encore de l'ordre de la promesse simplement renvoyée à un futur radieux. Une vie totalement capitalisée et donc uniquement comptable de tous les progrès réalisés. Le reste, tout le cortège de l'horreur économique et massacres de masse qui s'ensuivent, eh bien c'est la faute aux gremlins qui sous l'orage ont mal tourné. Aussi, après ces adieux déchirants à l'archaïsme et face à ce monde fantastique, tout de lubies et caprices posées exclusivement en faveur de toutes les couches et classes capitalistes confondues, le seul mot d'ordre qui vaille est : pas d'état de grâce mais une lutte permanente et sociale et politique qui ne se règle pas sur les échéances électorales, sortant et rentrant leurs vieux coucous, en appelant au travail, une fois fini l'heure de voter. Non seulement nous n'avons pas besoin de président mais nous voulons une vie où sa possibilité même, avec tout ce qu'elle suppose de violences et de désordres, aura été annihilée.

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