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nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

nos corps, comme des flammes, se soulèvent sur d'atroces foyers

«Le peuple est muet... Lorsque, par hasard, la tribune ou la presse laissent échapper quelques paroles de pitié sur sa misère, on se hâte de leur imposer silence au nom de la sûreté publique, qui défend de toucher à ces questions brûlantes, ou bien on crie à l’anarchie. Et puis, quand il s’est fait un grand silence, on dit : Voyez, la France est heureuse, elle est paisible, l’ordre règne !»


Les Pauvres les Riches même combat ?

Publié par xyz sur 22 Mars 2016, 12:45pm

Catégories : #l'idiot médiatique

Les Pauvres les Riches même combat ?

Un monsieur A, comme ARTE, un de ces chroniqueurs qui conseillent la France et les Français à distance, en les mettant régulièrement en garde, contre les agissements extrêmes, a pris la défense, vendredi dernier 18 mars, du XVI° arrondissement parisien, suite à une réunion qui a eu quelque écho. Pourquoi pas. Dans un état de droit tout le monde a droit à un avocat. Le « pauvre » comme le « riche ». Monsieur A s'y est-il collé ou y a-t-il été commis d'office ? Peu importe ! L'important est qu'il se soit fait, au nom de la bienséance, l'avocat des nantis et privilégiés du XVI°, qui est de Paris, l'arrondissement le plus riche, comme ne cesse de nous le seriner les médias, toujours en quête de lieux communs à offrir à une opinion, par nature, portée, toujours selon eux, à la simplification. Et sans alphabet effectivement nul ne peut ni lire ni écrire. Rappelons d'abord les faits rapidement. Lors d'une réunion d'information sur l'implantation d'un centre d'accueil destiné aux sans-abris, le gratin a donné et fait entendre sa voix démocratique, la plus lugubre, assaisonnée de quelques solides grossièretés, lancées à l'adresse de personnalités présentes, et entre autre de l'actuelle maire de Paris, une « salope ».

Rien de bien nouveau, sauf pour les pauvres qui donnent aux riches le bon dieu sans confession. Mais la nouvelle, médiatiquement relayée, a fait jaser. Ce sont donc les médias qui sont logiquement les interlocuteurs de monsieur A. Sans eux, qui auraient entendu parler de ce croustillant fait divers, qui à vrai dire ne nous apprend rigoureusement rien ? La bonne société ne sablait-elle pas le champagne, au Chili, le 11 septembre 1973, pendant que l'armée du général Pinochet bombardait le palais de la Moneda ? Et donc, n'en déplaise à monsieur A, monsieur A fustigeant monsieur A, nous avons une identité à vérifier, à savoir si A = A. Ni plus ni moins. Ou monsieur A peut-il jurer, avec toute la violence symbolique, qui le constitue, qu'il n'a jamais joué, tournant ses proies en ridicule, tout en grossissant leurs puissances, au vaillant petit tailleur-chasseur de peau de pauvre lapin d'ultra-gauche, de fantôme aimable de la contestation soixante-huitarde, de terroriste à la retraite qui minaude, en oubliant, alors que s'en souvenir, c'est quand même son métier, la tuerie d'Ouvéa, la filière française des escadrons de la mort en Argentine ou les bombardements ciblés qui débordent leurs cibles, pour rester, en l'occurrence, sur le terrain qu'il a lui-même choisi et défini comme suit : tuer des gens, la belle affaire ?

Ainsi, comme montré à l'instant, les médias jasent, les médias glosent, quoi de plus banal ! Et d'ailleurs voici ce que ça donne à propos du fait incriminé. Ah ! Mais c'est bien sûr ! C'est qu'il en va de leur mode de vie, à ces pauvres lapins ! C'est qu'elle leur en veut, cette « salope » de gauchiste espagnole ! Et même, au fond, la République, en veste de sous-préfète, qui apporte sa pierre à dévaluer le prix du mètre-carré rendu pouilleux par une présence inadéquate, est terroriste. Elle les saigne, les assassine ! Bref Le gratin ne joue pas le jeu du vivre-ensemble. Tout ça, en fait, est parfaitement convenu et c'est justement ce qui convient aux médias. Agiter la chose sociale pour susciter l'illusion d'une vie politique démocratique. La rhétorique et le droit n'étant pas faits pour les chiens, monsieur A, comme ARTE, usant de catégories économiques, empruntées à l'Ancien Régime, les riches, les pauvres, catégories intellectuellement bon marché et à la portée de tous ceux qui se satisfont d'affects médiatiquement enrobés, y est allé de sa dénonciation d'une forme de chasse à l'homme populiste inadmissible. C'est pourquoi monsieur A tient à le dire de la manière la plus catégorique et que nous résumons comme suit : non ! Le XVI° n'est pas qu'un ramassis de salauds. Il compte aussi de braves gens et charitables.

Il est temps d'aller aux détails, pour en extraire la théologie politique qui leur prête vie. Monsieur A s'est souvenu justement du campement de gitan brûlé, par les habitants d'un quartier de Marseille, en 2013, la Cité des Créneaux. Monsieur A a ses pauvres, des pauvres aussi ignobles voire plus que ceux du riche arrondissement parisien, puisqu'il ne s'est agi, à Paris et en la circonstance médiatiquement constituée, que de paroles en l'air, quand bien même injurieuses et offensantes, à l'égard de l'autorité publique. Rien donc qui n'annonce un carnage. Pas même un printemps chaud chaud chaud et un amollissement concomitant de l'autorité, au contraire. C'est avec l'autorité que lui confère sa richesse que le XVI° parle haut et fort. 0 à 0 donc entre l'OM et le PSG. Cela dit, afin d'être compris par tous, supporters inclus. Les riches n'ont pas le monopole du cœur ignominieux. Sauf qu'en allant sur

http://logement-urbanisme.marseille.fr/grand-projet-de-ville-gpv/les-cr%C3%A9neaux

chacun peut y vérifier que la Cité maudite en question « a été construite dans le Vallon des Aygalades, en contrebas de l’éperon de la Viste, entre l’A7, un cimetière et des friches industrielles. Une caractéristique de cette cité est son fort isolement sur une zone périurbaine délaissée, marquée par l’éloignement de tous services et la proximité de lourdes nuisances (implantation à 150 m de l’autoroute, dans un quasi cul de sac) ». La rhétorique la plus pure, extra-light, ne s'embarrasse pas de fioritures, elle taille direct à l'antinomie pauvre/riche, suffisamment parlant, pour ne pas s'y attarder inutilement. Ce faisant elle égalise des contenus qui n'ont rien à voir entre eux, pas plus qu'une bouteille de lait n'est égale à une bouteille de vodka, et de fait légalise un coup de force intellectuel qui s'apparente selon les idées dominantes du moment, à du terrorisme.

Au même titre que la théologie, tombant du ciel, comme l'éclair, sur la vie dégradée, et avec une grosse voix, pour lui rappeler, avec force détails, son souci de préserver sa semence étoilée des semences informes qui produisent, comme chacun sait, quelques races de sous-hommes, dont l'un, le mésusant (des bons conseils de monsieur A et consorts), tient un journal à lire sur

http://les-creneaux-marseille15.blogspot.fr/2012/09/de-nouveaux-locataires-aux-creneaux.html.

Il y donne sa version de la vie dans le quartier pauvre incriminé par monsieur A. « Lundi 24 septembre 2012 De nouveaux locataires aux Créneaux Depuis hier aux alentours de 19 heures, plusieurs familles se sont installées sur le terrain des Créneaux où les trois bâtiments ont été démolis. L'installation a été rapide : des tentes, des caravanes, des camions et voitures. ». Ces nouveaux locataires ont reçu un don du dieu d'amour niveleur médiatique. Ils transforment la Cité des Créneaux, ce quartier pauvre, situé dans le quinzième arrondissement, au nord de Marseille, en riche arrondissement parisien. Souffle un air de liberté médiatique, mi-psychologique, mi-policier. Comme l'égalité est bon enfant et bienheureuse entre les mains expertes d'un défenseur des droits de l'homme du XVI° arrondissement, en tous points égal à l'homme de la Cité des Créneaux. Leur seule différence est que l'un soutient le PSG, tandis que l'autre ne jure que par l'OM.

Mais monsieur A n'est pas le premier à honorer la mauvaise mémoire qui hante ces lieux. Le suicidé français y est allé et il raconte ce qu'il en a tiré, sans doute heureux comme avec un pauvre, avec qui il partage sa parole riche de vérité, sur

:www.lefigaro.fr/.../01016-20120928ARTFIG00751-marseille-ils-ont-cha.

En voici un extrait. C'est nous qui soulignons en gras.

« La cité des Créneaux fait partie du programme de l'agence de rénovation urbaine. Il ne reste plus qu'un seul appartement occupé par trois frères handicapés. Ces derniers refusent le logement proposé par la Logirem, le bailleur social, et l'empêchent donc de démolir l'ultime tour de cette cité construite dans les années 1970 pour loger des immigrés maghrébins qui vivaient dans des bidonvilles.

«Nous avons tous été chassés alors qu'on ne voulait pas quitter notre cité. C'est pas pour que des Roms viennent tout pourrir», s'insurge Rachid, 50 ans, l'un des trois frères habitant encore les Créneaux. «Dès qu'ils sont arrivés, on leur a dit que s'ils se tenaient bien il n'y aurait pas de problème», poursuit Rachid. «Mais comme par hasard, il y a eu des vols. Ma cave a été cassée et mon vélo et mes caisses à outils, volés. Ils ont également fracturé les tôles mises sur les fenêtres au premier étage et se sont introduits dans la tour.» .

Rachid ! Un nom quasi de djihadiste. En tout cas un semeur de zizanie. Quel merveilleux coup du sort ! Rien à voir avec Rémi des bois. Et plus proche de rouillant l'inox, attention intox ! En gros, pauvre et terroriste, kif kif bourricot ! Monsieur A n'a plus qu'à aller au résultat. PSG-OM : 1 à 0. La France et les Français, eux, n'ont plus qu'à voir venir le carnage annoncé par monsieur A. Quant au reste, aux classes moyennes qui encadrent, organisent, dirigent et égalisent globalement, en fonction de leurs intérêts et des circonstances, leur mot d'ordre, globalement, depuis qu'il y a des états, n'a varié ni d'un iota ni d'un aleph :

tu obéiras à ton dieu, adoreras ton amour de nation, te feras tuer pour ton semblable qui a bien autre chose à faire que de mourir pour des idées, comme tuer le temps farci d'humeurs auréolées de mauvais !...

En somme ARTE est ARTE et nous non-représentatifs à entarter, CQFD

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